Eduquer à l’empathie par le corps

jeudi 21 juin 2018, par Martine Couttelin

Animation § Education - Mai/Juin 2018

Eduquer à l’empathie par le corps

Apprendre à s’ouvrir aux mondes des Autres ! de Omar Zanna
(cf. « Cultiver l’empathie à l’école » - Dunod 2018)
Oui, l’empathie s’apprend ! C’est là tout le rôle de l’éducation : enseigner « Le sens des autres ». Apprendre à reconnaître les états affectifs et mentaux d’autrui, cultiver ce sens de l’autre attestent d’une empathie ouverte. Pour définir simplement l’empathie, on dira que c’est la perception du monde subjectif d’autrui « comme si » (Rogers, 1967) nous étions cette personne ou bien encore la capacité de se mettre à la place de l’autre. Toutefois, il faut opérer une distinction entre empathie émotionnelle et empathie cognitive. L’une renvoie à la résonnance entre les corps, l’autre au raisonnement entre les esprits. La capacité à exprimer et ressentir des émotions est indispensable à la mise en oeuvre des comportements rationnels. En l’absence d’émotions, impossible non seulement de prendre des décisions, d’apprendre mais également d’anticiper.

Empathie et coopération scolaire
Dispositifs permettant d’éduquer à l’empathie :
- la prise en compte du corps,
- dans les situations, on pratique ensemble
faire ensemble pour réussir la tâche en tenant compte des affects des autres
- les dispositifs proposés incitent également à la rotation des tâches
le changement de rôles est pensé pour que chacun éprouve, pour lui-même et pour les autres, différentes places dans les exercices de la séquence, participant ainsi au décentrement affectif pour agir ensemble.
- les dispositifs sollicitent l’expression verbale...
l’élève revient mentalement sur lui-même et les autres en mettant des mots sur ses ressentis et ceux des autres, permettant à chacun de livrer ses impressions, ses émotions, ses gênes...mais aussi ses plaisirs et ses découvertes.
- ...pour oser dire
Pas de progrès sans débat d’idées, sans conflit cognitif (sans décentration, disent les psychologues cognitivistes) et pas d’expression du conflit sans un climat, une atmosphère qui permette sereinement son expression et facilite le décentrement affectif : la capacité à discuter sa propre pensée, et pas uniquement à la justifier. Le décentrement psychologique est de ne pas vivre comme le centre. Ce peut être aussi apprendre que même en cas de désaccord avec les autres, il sera aimé.

Postulat de cohérence : avis d’enseignants.
Adopter un Postulat de cohérence dans la relation avec autrui mais aussi avec soi-même.

Activité extraite du guide pédagogique de « Mon agenda coop  », cycle 3. Cf. www.occe.coop/agenda
Pour travailler l’estime de soi et favoriser l’acceptation des différences des ressemblances.

Des outils médiateurs pour éduquer à l’empathie,
de Aurélie Bleton, professeure documentaliste et Christian Duparay, animateur pédagogique, OCCE
- le corps de l’autre pour se présenter
- un réseau de compétences matérialisé
- traces écrites
- les jeux d’imitation.

Instaurer l’empathie
Quatorze séances menées dans l’objectif d’instaurer l’empathie dans une classe de CP.

Bibliographie pour apprendre à vivre ses émotions
- Les émotions, émois... et moi dans tous mes états ! »,
C. Langonnet, ill. S. Régani, Les ptits Bérets, 13,90 euros.
- « Au fil des émotions », C. Nunez Pereira et R. R. Valcarcel, trad. de l’espagnol A. Demoulin et N. Ancion, Gautier-Languerau, 15 euros
- « Mes émotions », L. Walden, ill. Jones, Nordsud, 13 euros
- « Le livre des émotions », A. McCardie, ill. S. Rubbino, trad. de l’anglais A. Bouher, Bayard Jeunesse, 12,90 euros
- « 100 activités pour mieux vivre ses émotions », G. Diederichs, Mango, 12,50 euros
-« Mes émotions », I. Filliozat, V. Limousin, E. Veillé, jeu Nathan, 14,90 euros.

Dans la même rubrique