Jamais trop petit.e pour l’art et la culture - Le Furet n° 96 - Mars 2020

mardi 22 septembre 2020, par Martine Couttelin

Pour une politique culturelle d’éveil culturel et artistique

Pour lutter contre la « malnutrition culturelle » : un rapport en faveur des bébés et de leurs parents, porté par le ministère de la culture.

« L’éveil culturel et artistique (ECA) de l’enfant de la naissance à 3 ans comme un axe de santé, et l’éveil culturel et artistique dans le lien enfant-parents (ECA-LEP) comme un axe de prévention et de soutien à la parentalité ».

« L’éveil ainsi développé pour les enfants de la naissance à 3 ans permettra que des programmes d’éducation artistique et culturelle prennent ensuite le relais ».

« L’ECA-LEP est une source d’égalité, de lutte contre la discrimination, et porte l’espoir d’une pacification des liens ».

La culture : un appel à grandir avec du trop loin, du trop grand, du trop haut et… de l’infiniment petit !

Questionner le rapport du tout-petit à l’art et à la culture, c’est d’abord observer le très jeune enfant au cours de son développement physique, psychique, émotionnel, et la construction de sa relation au monde et à l’autre.

« Plus un enfant est petit, plus il est guetteur-capteur-fulgurant de l’état interne de ceux qui l’entourent et du climat relationnel de ses environnements de vie : il ne fait pas la différence entre le jeu qui lui est proposé et la manière d’être de la personne qui lui propose. Ce qu’il faut soutenir chez l’enfant : sa vitalité découvreuse, son désir d’apprendre et de se socialiser ».

« La pulsion créatrice est en chacun de nous, elle concerne un vêtement, une maison, un parfum… La créativité, si on la considère, comme Winnicott, non pas comme une expérience réussie ou reconnue de création, mais comme une attitude face à la réalité extérieure, est ce qui donne à l’homme « le sentiment que la vie vaut la peine d’être vécue » ».

Le jeu de peindre, un atelier de peinture libre inspiré par Arno Stern.

L’art de peindre appartient aux artistes. Le jeu de peindre appartient à tous les autres. Pour Arno Stern, le tracé des enfants est dicté par une nécessité organique qui s’accomplit selon des lois spécifiques.

« Il existe en chaque être humain une mémorisation qui est en relation avec la formation de l’organisme et c’est la source de cette trace qui est enfouie dans la profondeur de la personne qui apparait lors de « la Formulation » et qui nécessite les conditions particulières du « Jeu de Peindre » pour être révélée ».

 Il était une fois un tapis de lecture…

Histoire d’un partenariat autour d’un « tapis de lecture », vecteur de partage et d’émotions.

La naissance du tapis de lecture des émotions.

Le tapis de lecture, outil de communication et de relation. « La culture permet de soutenir les liens d’attachement à partir d’expériences communes basées sur l’esthétique ».

La découverte de nouveaux mondes

Les formations croisées entre artistes et professionnel(le)s de la petite enfance permettent qu’une relation se tisse, avec ses surprises et ses découvertes. Apprivoiser le langage de l’autre va bien au-delà de la posture professionnelle.

« Travailler ses capacités imaginatives et (re)trouver des gestes artistiques conduit à une maîtrise du projet qui sécurise chaque acteur ».

Peut-on dire qu’un enfant est artiste ?

L’artiste est un éveilleur de sens. L’enfant est avec ses sens. L’artiste voit ce qu’on ne voit plus, quand il met en couleur, en forme, le réel qui devient expression, enchantement, dénonciation, compréhension.

« L’artiste dit ce qu’on ne dit pas et l’enfant s’émerveille ».

« L’enfant s’ouvre au monde comme l’artiste ouvre nos yeux et tous nos sens. Ensemble, ils s’étonnent, s’émerveillent ».

« Il nous rappelle que nous sommes des êtres dotés d’émotions et de sens avec le besoin inhérent de beauté et de liens, et réveille notre inclination artistique ».

« Le détail n’est pas une broutille pour l’enfant, c’est un Univers ».

« Regarde, ce détail est important, il a de la valeur pour moi, il est un petit bout de monde ! »

« L’enfant, lui, attend de nous que nous éduquions ses sens, il attend que nous réveillions nos sens pour donner du sens à ce qu’il découvre de la vie ».

« Comme l’artiste, il réveille la vie, la questionne, l’essai et la transforme si l’on veut bien lui donner du temps, de l’espace, de la matière, du silence et des langages ».

« Nos sens éveillés », proposition pour une entrée dans l’éveil artistique et culturel du jeune enfant.

« Il n’y a pas de frontière entre éducation et soin, entre corps et cognition, entre sociabilité et construction de soi. Tout pour l’enfant est langage, corps, jeu, expérience. L’enfant naît imbibé du social, du politique, du culturel ».

Qu’entend-on par la participation pour les jeunes enfants ?

-Désignés mais informés

-Consultés et informés

-Projets initiés par les adultes, décisions prises en consultant les enfants

-Projet initié et dirigé par les enfants

-Projet initié par des enfants, décisions prises en accord avec les adultes.

« Les pédagogies émancipatrices ».

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