L’école et son miroir

jeudi 19 septembre 2013

L’ECOLE ET SON MIROIR

Regards croisés sur l’école d’hier et d’aujourd’hui

PHILIPPE MEIRIEU & JEAN-BERTRAND PONTALIS

EDITION JACOB DUVERNET 2011

P 13 L’école de J. Ferry n’était en rien démocratique et encore moins populaire.

P26 Il doit faire exister l’école, créer un cadre où puissent s’effectuer des apprentissages. C’est une chance lorsqu’elle s’articule à un engagement individuel et collectif dans la recherche pédagogique. L’enjeu aujourd’hui est de construire des rituels nouveaux adaptés à la situation de notre école et à l’évolution de ses publics, capables de réinstitutionnaliser la « maison école ».

P30 Il faut donc que les professeurs imaginent des rituels structurants qui stabilisent les élèves et leur permettent d’entrer dans le travail intellectuel.

P31 Un exemple de ce que pratiquait P. Meirieu ; une brève citation à commenter chaque jour....PHOTO P 31

Dire « pas maintenant » ; c’est accepter et organiser une explication différée. C’est se donner les moyens de faire de cette explication un temps préparé et fécond. C’est affirmer la prééminence de l’adulte et son droit à imposer de belles contraintes, tout en ne se dérobant pas à une interlocution qui peut permettre à l’enfant d’entrer dans l’intelligence des choses. C’est le sursis, le refus du passage à l’acte, l’ouverture d’un espace pour la réflexion, d’une possibilité pour l’émergence de la pensée. L’une des missions de l’école la plus essentielle.

P65 On ne promeut pas les mêmes attitudes selon que l’on met l’accent sur la mémoire ou sur le recherche documentaire, sur la répétition ou sur la démarche expérimentale. Les valeurs ; l’honnêteté, la solidarité ; notre projet démocratique :le suris au passage à l’acte, la pensée critique, la probité intellectuelle, l’écoute constructive de l’autre, l’exigence de qualité, de perfection dans le moindre geste.

Le rapport Langevin-Wallon : la culture réunit, le métier sépare, donc enseignons d’abord une culture qui permette aux élèves de se construire et de se rencontrer et nous verrons après, en temps utile, vers quel métier ils pourront se diriger. La culture comme ce qui réunit les hommes est fondatrice de la mission de l’école.

P72 Korczak le dispositif qu’il déploie dans le ghetto de Varsovie...PHOTO P 72

P82 Je crois à cette passion ! un professeur ne transmet seulement un savoir, mais aussi un rapport au savoir, un rapport d’enthousiasme, de curiosité, d’exigence... Je crois aussi à l’importance de raconter des histoires.

P88 On ne peut échapper à la séduction, mais l’élève doit pouvoir s’échapper de la séduction.

Le bon professeur c’est celui qui rend son élève intelligent au sens propre du terme ; il lui donne la capacité de comprendre les choses et à cet égard le rend heureux.

Il doit pouvoir identifier ce qu’il a appris et le détacher de celui ou celle qui le lui a appris. C’est la condition de son émancipation.

P92 A l’école on fait plus que l’on ne comprend. La concentration sur la multiplicité des tâches à effectuer prend le pas sur l’exercice effectif de l’intelligence. Les élèves issus de milieux plus défavorisés apparaissent même, dans les travaux de recherche, comme particulièrement fixés sur les tâches au détriment des activités intellectuelles qui leur permettraient de progresser. Ils font leur exercice et croient avoir rempli leur contrat. Ils ne perçoivent pas l’enjeu essentiel : acquérir des savoirs transférables.

P92 PHOTO

Je crois que le pédagogue doit toujours poser 2 questions : Qu’est ce que tu as fait ? et Qu’est ce que tu as appris à cette occasion ?

L’apprentissage requiert une mise en activité, un tâtonnement expérimental, mais aussi une identification et une formalisation des acquis. L’apprentissage nécessite un double travail de confrontation à une tâche et de construction de modèles mentaux transférables. C’est ce double travail qui permet à un apprentissage d’être vraiment émancipateur.

P98 Levinas : l’humain ne s’offre que dans une relation qui n’est ni de pouvoir, ni de violence. L’école doit aider les élèves à être en compétition avec eux-mêmes pour se dépasser, et non pas avec les autres pour les écraser.

L’idée que l’on se fait de la valeur d’un élève détermine le regard que l’on porte sur son travail.

P107 L’effet d’un système ; on y gère des flux plutôt que d’accompagner des personnes.

P108 PHOTO Les unités capitalisables à la place des notes, validés par une épreuve spécifique qui pourrait prendre la forme d’un chef d’oeuvre ....Valeur positive de l’évaluation. Une épreuve préparée par le maître et l’élève qui permettrait d’adapter le parcours aux besoins de chacun. Expérimenté dans un collège par Meirieu, un brevet sous cette forme...

Nous nous exonérons de l’exigence en faisant fonctionner la sélection.

P112 On n’apprend pas à penser indépendamment de la langue. On apprend à penser avec et par la langue. Faire entrer les enfants dans l’écrit, à travers des exercices formels, sur des textes sans densité culturelle, ne peut qu’engendrer refus et échec en chaine.

Il faut que la moitié du temps d’enseignement au moins soit consacré à travailler sur l’écrit et avec des écrits. Il faut multiplier les ateliers d’écriture.

P 136 La ligne de passage est étroite. Entre l’autoritarisme du « Fais comme je veux » et le laxisme du « Fais comme tu veux ». Il faut construire un « Faisons quelque chose ensemble ». C’est une tâche difficile au quotidien, c’est un vrai travail qui requiert du courage et de l’obstination.

L école et son miroir

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