Animation § Education - Janvier-Février 2018 - n° 262 - Paroles d’experts

 

 - Nous avons une lecture trop sélective des fonctions de l’éducation, de Marie Duru-Bellat, spécialiste des questions de l’Education
L’Ecole doit former des élèves qui ont tous, raisonnablement, confiance en eux et qui soient tous également convaincus qu’ils pourront progresser continument pendant leur vie.
Préparer à la vie signifie ne pas se satisfaire d’une éducation purement livresque basée sur la maîtrise des programmes. Les premiers résultats PISA ont montré que les élèves français étaient moyens en résolution de problèmes, alors que -cela interroge de nombreux observateurs étrangers- ils étudient plus qu’ailleurs de la géométrie. La géométrie c’est dans le programme et c’est pratique pour sélectionner les élèves. Mais la géométrie servira peut-être pour les 1/10èmes des élèves qui seront ingénieurs, pas pour les 9/10èmes ! Il faut passer les programmes au crible de « quel sens cela peut-il avoir pour les élèves ? ».
L’obsession du mérite conduit à classer sans arrêt les élèves pour les distinguer. Cette méritocratie distille un climat de compétition au sein même de l’école obligatoire. Or, l’éducation du citoyen de base doit être une priorité et il y aura, après, un temps, un âge pour la sélection. Celle-ci s’opère bien trop tôt en France et n’est pas propice à la formation d’un citoyen responsable et actif.

 - Le jeune enfant est d’abord dans son corps, de Serge Tisseron, docteur en psychologie à l’université de Paris VII Denis Diderot.
Le jeu des Trois Figures,
- des finalités : s’approprier le langage, apprendre le bien vivre ensemble, agir et s’exprimer avec son corps, mettre en oeuvre l’imagination, valoriser la référence à l’écrit,
- des fonctions : pré-éducation aux images, lutte contre les stéréotypes de genre, réduction de la tentation de la violence en développant la capacité d’empathie.
- Les garçons peuvent jouer avec les filles et les filles peuvent jouer avec les garçons.
- Tous les enfants volontaires devront obligatoirement jouer tous les rôles.
- L’enseignant et les élèves applaudissent après chaque séance.
Personne ne doit pratiquer ce jeu sans avoir été formé (dans les académies).
La première étape que l’enfant parcourt consiste à cerner l’origine de ses diverses sensations et à les rapporter à une région de son corps. Les fondations de la personnalité sont faites de sensations et d’émotions d’abord confuses, puis de plus en plus partagées.
Pour bien utiliser le numérique, il faut avoir intériorisé les articulations logiques qu’organisent en français les fameuses conjonctions de coordination « mais où et donc or ni car ».

 - « Une société inclusive a besoin d’une école incluante ! » de Maurice Daubannay, Inspecteur d’Académie honoraire, délégué à Clermont-Ferrand de DEI France et conciliateur enfance de la MDPH du Puy-de-Dôme.
C’est aux structures de s’adapter à la diversité des élèves, y compris des élèves en situation de handicap. En effet, ce n’est pas aux enfants de prouver qu’ils sont des enfants et qu’ils peuvent donc aller dans les lieux qui sont censés les accueillir, c’est à l’école de devenir inclusive.

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